26/12/2012 : Emeute antifrançaise à Bangui

28/12/2012
Illustration: 26/12/2012 : Emeute antifrançaise à Bangui
26/12/2012 : Emeute antifrançaise à Bangui
 28/12/2012

• Des soldats sécurisent l’ambassade de France à Bangui

• Journée d’émeutes antifrançaises à Bangui

• Des manifestants entourent l’ambassade de France à Bangui


A lire

La République centrafricaine, symbole d’un désastre franco-africain (Pierre Haski, Rue89)

En Centrafrique, la France gendarme malgré elle (Thomas Hofnung, Libération)


Journée d’émeutes antifrançaises à Bangui

lanouvellerepublique.fr

Les troupes françaises ont mis fin à une manifestation devant l’ambassade de France en Centrafrique, alors que la rébellion est prête à prendre le pouvoir.

La Centrafrique est au bord d’un nouveau renversement politique. Les renforts tchadiens qui campent sur leurs positions aux portes de Bangui semblent être le dernier rempart contre une avancée des insurgés vers la capitale.

Après plus de quinze jours d’opérations et de conquête de villes, le Séléka a affirmé que la bataille de Bangui n’était « pas nécessaire » car le président François Bozizé a « déjà perdu le contrôle du pays ». La rébellion demande à tous les Centrafricains fidèles au président de « déposer les armes immédiatement ».

François Hollande s’en mêle

Les insurgés, qui ont pris les armes le 10 décembre pour réclamer « le respect » d’accords de paix conclus entre 2007 et 2011, se sont rapidement emparés de villes stratégiques, Bria (ville diamantifère du centre), Bambari (ville aurifère du centre sud), avant de prendre Kaga Bandoro (centre nord) mardi, s’approchant dangereusement de Bangui par le nord et par l’est. Sous-équipée, démotivée et mal organisée, l’armée régulière n’a opposé que peu de résistance.

Tout en affirmant vouloir négocier à Libreville, comme l’avaient demandé vendredi les chefs d’États d’Afrique centrale, la rébellion a continué à avancer, refusant de quitter les villes conquises sans un cessez-le-feu préalable, que le président centrafricain ne semble pas prêt à accorder.

A Bangui, plusieurs centaines de personnes proches du pouvoir ont lancé mercredi des projectiles vers l’ambassade de France pour dénoncer la passivité de l’ancienne puissance coloniale. Ils avaient auparavant fait un sit-in devant l’ambassade des États-Unis. « Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir », a affirmé une manifestante.

Plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux dont certains ont cassé des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France. Une trentaine de soldats français sont arrivés en milieu d’après-midi pour sécuriser l’ambassade et éviter d’éventuels débordements.

François Hollande a demandé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité » de l’ambassade, ainsi que celle des Français. Ces mesures « seront prolongées autant que nécessaire ». 200 militaires français sont basés en Centrafrique, en majorité à Bangui.

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Signalé sur le site d’Alain Bertho, Anthropologie du présent (ethnologie appliquée, recherches, enseignement, publications, séminaires).