TOGO : Déposer plainte contre la France pour la continuation de son soutien aux dictatures

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Union Européenne : Veto français contre toute démocratisation de l’Afrique
par Mamavi Sylvain Attiglah

UN PROGRAMME DE BLOCUS CONTINENTAL (AFRIQUE) ET UN ACTE SANS PRÉCÉDENT DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES : Union Européenne : Veto français contre toute démocratisation des institutions togolaises.

- 1ière Partie -

Le Gouvernement français vient de faire usage de son véto pour bloquer toute démocratisation des institutions au TOGO. Un tel acte sans précédent dans les relations internationales, loin d’être perçu comme isolé, procède en fait de la mise en exécution d’un Programme de Blocus Continental -Afrique- avec l’accord tacite et/ou le silence complice de l’Europe.

Le Gouvernement français vient de faire usage de son véto pour bloquer toute démocratisation des institutions au TOGO. Un tel acte sans précédent dans les relations internationales, loin d’être perçu comme isolé, procède en fait de la mise en exécution d’un Programme de Blocus Continental -Afrique- avec l’accord tacite et/ou le silence complice de l’Europe. Pour une telle assertion, il faut des faits pour l’étayer et/ou une démonstration, nous dira-t-on, qui ne souffre d’aucune zone d’ombre et nous sommes prêts à nous y engager, quitte à nous défendre si besoin, devant toutes les juridictions compétentes en la matière sur notre terre des hommes.

Nous allons donc ici présenter le contenu du programme, la stratégie codifiée et son exécution par le jeu de l’intimidation, des menaces, de la manipulation, en un mot la destruction du continent par extinction des républiques africaines. Eh bien, comme tout programme, le succès sera à la mesure des inconnus et de leur gestion. Nous avons indiqué dans un document précédent “France-Nice ou l’Idéal de Liberté et de Démocratie Guillotiné”, qu’en vertu de l’autorisation et/ou recommandation de devoir que l’Afrique et les peuples africains donnent et/ou exigent collectivement et individuellement de chacun de ses fils et filles, nous allons recourir à la -Saisine de la Cour Pénale Internationale de La Haye-. Il sera question pour nous de -Déposer une plainte contre la France pour la continuation de son soutien à la dictature en Afrique en ce 21ième siècle – Déposer également une plainte contre l’Europe et l’Occident pour complicité-.

L’ossature de notre plainte est simple, à savoir :

1) La France a soutenu activement et continue de soutenir la dictature en Afrique et ce sur plusieurs décennies de la période postcoloniale ;

2) Un tel soutien qui s’est intensifié et /ou culminé durant la période de la guerre froide a eu pour conséquences irréfutables : des guerres civiles et des génocides ;

3) La France demeure de tous les pays de l’Europe et de l’Occident le seul à maintenir de façon active une telle trajectoire et le Cas du TOGO est l’une des plus dangereuses illustrations avec le silence complice de l’Europe et de l’Occident d’une manière générale.

Les points 1 et 2 s’appliquant également à l’Occident de la période de la guerre froide et les faits juridiques pour soutenir la plainte africaine existent dans tous les pays africains. Qu’à cela ne tienne, la plainte africaine servira de cadre juridique qui permettra aux peuples africains d’apporter les preuves de destruction de toutes sortes du fait dictatorial. Le Général De Gaulle durant la seconde guerre mondiale parlait de “Paris martyrisé”. Eh bien, de par ces plaintes devant la plus haute Cour mondiale, les peuples africains pourront apporter la preuve d’une “Afrique martyrisée” du fait de la création et du soutien du mal dictatorial par l’Occident et singulièrement par la France.

Les peuples africains ne combattent point la France du peuple mais la France des gouvernants. Certes, notre attachement à la France telle qu’elle devrait être, à son peuple, à une grande culture, à un grand homme d’Etat, le Chef de la France libre et bien sûr la peur du prix de lèse-majesté à payer par quelque Africain qui osera s’attaquer à la désastreuse politique africaine de la France est plus que terrifiant. Eh oui, le moment est venu, au regard de toutes ces considérations, de nous demander si notre vie d’aujourd’hui dépourvue de dignité du fait de la dictature doit être l’élément déterminant de notre analyse face aux perspectives dramatiques extrêmes dont notre inaction condamnent les générations futures.

Nous sommes en ce moment des “peuples appauvrissables, assassinables, corruptibles et endettables à merci” mais dans les 50 ans à venir, le nouveau programme vise à transformer l’Afrique et ces générations à venir “en peuples taillables et corvéables à merci”. En termes clairs, c’est faire faire à l’Afrique une marche arrière dans le temps, un continent où les peuples devront vivre en dehors du temps où ils viennent au monde, le monde du Créateur commun à tous les hommes. Pour les auteurs d’un tel programme, l’exécution se fera par diktat, ce qui nous a amené à parler d’acte sans précédent dans les relations internationales.

Dans “France-Nice ou l’Idéal de Liberté et de Démocratie Guillotiné” nous avons eu recours aux “trois Printemps européens de la période de la guerre froide” pour nous convaincre de l’inéluctable victoire de l’Idéal de Liberté et de Démocratie sur l’oppression et la destruction. Le tout étant la détermination et la foi des peuples dans cet idéal divin. Les peuples de la Pologne, de la Hongrie et de la Tchécoslovaquie d’alors le savaient, autant qu’ils ne se faisaient pas d’illusions sur les sacrifices à consentir.

Le Printemps le plus mémorable qui secoua le bloc socialiste, (les pays dits situés derrière le “Rideau de fer”) est connu sous les vocables de “Printemps de Prague” –Tchécoslovaquie d’alors. Le Président Mikhail Gorbatchev se servira du Printemps de Prague comme modèle pour lancer sa politique de Perestroïka et de Glasnost, politique qui conduira au démantèlement de l’URSS. Nous avons vécu à Prague et avons grande conscience de ce que le rejet du diktat peut coûter à ceux qui se battent pour la liberté’ Et pour cause, l’acte de résistance le plus spectaculaire de la seconde guerre mondiale se produisit dans ce pays, acte consécutif à l’assassinat du Gouverneur nazi durant l’occupation. En représailles, l’armée nazie recourra aux massacres systématiques des habitants (hommes, femmes et enfants) de deux villages – Lidice et Lezaki – dont les deux combattants de la liberté sont supposés être originaires.

Et pourtant, la Tchécoslovaquie d’alors, la République Tchèque d’aujourd’hui, pays de bien longue tradition universitaire, pour être la terre natale de la première université de l’Europe Centrale - après Bologne et Paris à l’Ouest, (pour paradoxal que cela puisse paraître, la France de la seconde université du monde et de Montesquieu dénie aux peuples africains, la démocratie et l’Etat de droit), ne s’est jamais laissé aller au désespoir suite au drame de Lidice et de Lezaki jusqu’à la victoire. Ce pays dont la capitale, Prague, est appelée le cœur de l’Europe, a poursuivi avec courage son chemin vers la liberté en passant par le Printemps de Prague, la Charte 77 pour arriver à la Révolution de velours et la liberté. Eh bien, notre vie estudiantine autant que notre spécialisation nous ont appris à rejeter le diktat et ce quelque soit le prix à payer.

De retour dans notre pays, le TOGO, après une décennie de vie professionnelle et plus tard, nous le disons avec toute l’humilité requise, nous eûmes la chance de passer pratiquement le même temps dans la première institution de financement du développement du continent. Pour qui connaît le pacifique peuple togolais, pacifisme qui frôle la résignation et/ou la soumission absolue, les années 90 avec l’explosion du bloc des Pays de l’Est et le vent de démocratisation qui secoua les pays sous le joug dictatorial dont singulièrement l’Afrique, ce peuple se révéla très différent de l’idée que beaucoup d’avertis se faisaient des Togolais. Nous vivions alors à l’extérieur du pays mais avions vécu comme si nous y résidions le rejet absolu de la dictature au prix d’énormes sacrifices par ce peuple qui criait haut et fort sa soif de la démocratisation des institutions républicaines.

C’est avec cette même ardeur que le peuple togolais rejette et continuera de rejeter à jamais le diktat français avec l’aval de l’Europe par son silence et de l’Occident d’une manière générale pour sa complicité. C’est en communion avec leurs frères et sœurs du TOGO que les peuples africains rejettent tout diktat d’où qu’il vienne. La détermination du peuple togolais déjà dans les années 90 n’a fait que renforcer nos profondes convictions de liberté et notre foi dans l’Etat de droit, et bien évidemment notre foi dans l’espérance du Créateur. En droit, dit-on, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Eh oui, hélas, il y en a qui sur la base d’un chimérique pouvoir ou puissance, enfreigne tant les lois humaines que divines et réclament de s’en prévaloir. Ils font mauvaise route et se rendront vite compte qu’ils ne peuvent point s’en prévaloir.

Confronter le diktat français avec l’aval de l’Europe et/ou de l’Occident pour leur silence complice et coupable

La confrontation que le diktat français impose à l’Afrique et son rejet sera fonction de la détermination des peuples africains à dire non à l’extinction des Républiques africaines issues des indépendances autant qu’à conjurer le sort de “ peuples taillables et corvéables à merci” des générations futures. Dans cette lutte pour la liberté, la démocratie et l’Etat de droit par les peuples africains et au moment où s’ouvre devant l’Afrique, ce second demi-siècle postcolonial après celui sanctionné par la convocation à Nice (France) des dictateurs africains par le Président Sarkozi, il nous apparaît indéniablement important et vital non seulement de dénoncer le diktat français qui revêt la forme d’un programme mais de le confronter.

Certes tous ceux (fils et filles d’Afrique) qui s’élèveront contre un tel programme (diktat) devraient s’attendre aux représailles et/ou conséquences pouvant, il faut l’admettre, écourter leur séjour terrestre (coûter la vie). Voici en termes simple le sort qui est ou sera réservé à ces dignes enfants d’Afrique :

- S’ils résident en Europe (et d’une façon générale en Occident, à l’exception de quelques pays dont les scandinaves) ils auront à leur trousse les services secrets et/ou d’espionnage, des services d’intelligence de crimes et de destructions et risquent une liquidation physique ou un enlèvement dont la finalité est de les remettre aux dictateurs africains pour se voir torturer et liquider sans laisser de trace.

- Si les gouvernements européens et occidentaux concernés craignent qu’un revirement de la situation suite à de tels actes contraires aux règles démocratiques et condamnables par le droit internationale peuvent leur porter préjudices tant au niveau de la communauté internationale qu’au plan national (par leurs propres peuples), ils recourront à la méthode qui consiste à priver “de pain et de toit” de tels combattants de la liberté. En d’autres termes, tout accès à un travail (boulot) et ce quelque soit la qualification du combattant de la liberté, lui sera fermé (Karl Marx fut l’illustration d’une telle méthode).

Bien, pour ce qui nous concerne, il est plus que clair que ce ne sont point les intimidations et autres menaces à peine voilées qui nous détourneront de notre détermination, de nos convictions et de notre foi. Le peuple togolais vient d’élire un nouveau Président en la personne de Son Excellence Monsieur Jean-Pierre Fabre et les peuples africains s’alliant à leurs frères et sœurs du TOGO exigent de la France et de l’UE le respect de la volonté populaire exprimée par les urnes. Ainsi, réaffirmée la volonté du peuple, le devoir nous impose donc de prendre toutes les mesures pour défaire le diktat français et il sera défait.

- A l’intérieur des pays dictatoriaux africains dont le TOGO fait figure de pionnier, les méthodes de répressions sont connues : disparitions et arrestations arbitraires suivies de tortures et de toutes sortes de violation des droits de l’homme que seuls la loi de la jungle et le programme de blocus continental français de l’Afrique garantissent. Le droit international, quant à lui, autant que toutes les conventions y afférentes répriment et sanctionnent de tels actes criminels et pénaux.
Nous n’avons pas eu besoin ici “d’un tableau d’analyses stratégiques” que d’aucuns nomment ”de décodage stratégique” pour énoncer ses grandes lignes de la stratégie des pays occidentaux dont la France est le porte flambeau pour ce qui est de l’Afrique pour une raison simple. La stratégie de l’Occident est basée ou construite autour d’un mot : “Domination” utilisant des “valeurs extrêmes” que celles-ci soient qualifiées de hautes ou fixes valeurs et autres sur lesquelles nous passons.

Etant entendu que nous sommes conscients des valeurs qui nous seront appliquées à ce stade de la lutte pour nous réduire au silence et nous ne serons pas seuls, suite aux actions que nous allons entreprendre, nous allons produire un “S.O.S d’un Combattant de la liberté” appuyé d’un succinct CV (Curriculum Vitae) /Résumé, afin que si nous ne sommes pas liquidés d’ici-là, nous ne nous retrouvions “sans pain, ni toit”. Une telle parade, somme toute tactique et humaine, est insignifiante au regard de notre foi, car “A brebis tondu, Dieu mesure le vent” Ceci professé et admis, nous sommes loin, bien loin d’un génie tel Karl Marx et vivons dans un siècle très différent du sien et pouvons compter donc sur tous les démocrates du monde, des institutions de défense des droits de l’homme et autres institutions indépendantes pour nous aider à continuer la lutte de notre modeste manière pour la liberté et la démocratie au côté des peuples africains. Il ne nous fait aucun doute qu’à “vaincre sans péril, on triomphe sans gloire” et les peuples togolais et africains vaincront et triompheront dans la gloire de l’Idéal divin de liberté et de démocratie contre tout diktat et blocus continental de l’Afrique.

Nous situer par rapport au diktat et blocus continental de l’Afrique par la France face au silence et /ou l’aval complice et coupable de l’UE et de l’Occident

La vie de tout un chacun de nous a été ou sera mise à épreuve face à l’Appel sacré de la défense de l’intérêt national et continental et ceci est d’autant plus vrai pour tout enfant d’Afrique. Hier, Conseiller d’Administrateur et Administrateur Suppléant Temporaire à la Banque Africaine de Développement (BAD), ce qui nous donnait le droit de vote toutefois que l’Administrateur était hors du Siège, nous avons été témoin et vécut la dure épreuve que la défense des intérêts de l’Afrique constituait pour tout Africain qui voudrait emprunter une telle route.

Eh, oui, les rapports de force étaient tels que le péril était évident et dissuasif. Nous en avons fait la douloureuse expérience personnellement et les circonstances actuelles de l’évolution dictatoriale du continent suite au diktat et au programme de blocus continental de l’Afrique, nous imposent d’en dire quelques mots, hélas à contre cœur. C’est donc moins pour parler d’un parcours professionnel que de la défense des intérêts de l’Afrique, lesquels sont en totale harmonie et symbiose avec ceux des Etats respectifs qu’elle porte en son sein comme nous l’avons indiqué dans l’un de nos documents précédents - “Afrique -
Les intérêts des nations et des peuples africains – Conscience et Défense”.

Ceci admis et pour revenir dans notre chapitre, nous voulons faire observer qu’entre 1991-92, la nécessité d’une restructuration de la Banque (BAD) se faisait sentir et elle devint imminente en 1993. Aussi. Le Président de l’Institution confia-t-il à notre Administrateur la bien éprouvante tâche pour présider et/ou diriger les discussions budgétaires 94 qui devra inclure l’effet de la restructuration de la Banque.

L’Administrateur, ce fils du Maghreb est connu pour sa rigueur technocratique et son profond sens du travail bien fait. Ce n’est pas un hasard si au pool des secrétaires du Conseil d’Administration (CA), il est surnommé “perfectionniste”. Nous en savons quelque chose et c’est une chance de se mettre au service de notre continent au côté d’un tel haut fonctionnaire auprès de qui vous pouvez vous améliorer.

En fait, une année après notre arrivée dans notre circonscription au Conseil (CA), il eut à présider de telles discussions qui constituent des moments intenses dans la gestion de la Banque mais cette fois-ci, il s’agit d’une Institution –BAD- en crise et la grande tension dont le Conseil (CA) était le théâtre l’en témoignait amplement. Il faudrait écrire un livre pour en relater la signification aux peuples africains qui au bout du compte sont les propriétaires de la BAD. Depuis la première crise qui secoua la BAD lors de l’ouverture du capital aux Non-Régionaux (les pays européens et/ou occidentaux plus certains pays d’Asie et d’Amérique Latine), il était clair que les pays africains qui tenaient à préserver le caractère africain de la BAD (par méfiance envers les anciennes puissances coloniales) sont ceux du Maghreb et/ou du Grand Maghreb et du Makhrech et bien évidemment un seul pays anglophone ouest-africain.

Au niveau de notre circonscription au Conseil (CA), au terme des premières discussions budgétaires auxquelles nous eûmes à prendre part à ses côtés pendant pratiquement un semestre, l’Administrateur nous fit rapidement confiance, il le confia à certains directeurs qui s’en firent l’écho. Alors que nous n’étions qu’un Assistant, il nous donna plus de responsabilités. Aussi, bien souvent participons-nous seul aux réunions sur l’examen des documents de politique et autres rapports à soumettre au Conseil (CA).

Nos prises de positions avaient commencé à soulever des tollés et nous avons décidé de le discuter avec un Directeur, (le premier cadre africain recruté à la Banque) pour bénéficier de son point de vue. Cet aîné nous fit comprendre que “nous devions nous attendre à recevoir ces coups parce que nous disions tout haut ce que beaucoup pensent mais disent tout bas” Il ajouta : “Ce n’est pas ce que tu dis qui est mauvais, mais les intérêts des tenants du statu quo auxquels tu t’attaques qui est le problème et ceux-ci s’élèveront naturellement contre toi”. Nous avons appris la leçon.

La restructuration de la Banque l’illustrera fortement. Un jour, alors que la restructuration de la Banque enflammait le Conseil (CA), en qualité d’Administrateur Suppléant Temporaire, nous avons pris un certains nombre de positions sur ce dossier que nous connaissions bien pour y avoir travaillé dessus farouchement au côté de l’Administrateur comme c’est le cas depuis un peu plus de cinq (5) ans. Nous sommes sortis tard du Conseil (CA) et nous dûmes quitter la Banque pour notre déjeuner. Mais, à notre retour un jeune clerc (originaire du pays Siège qui nous aimait bien) qui travaillait dans la section/division chargée des affaires courantes des Administrateurs, se précipita vers nous et nous dit : “Chef, qu’avez-vous encore dit au Conseil, toute la Banque (les fonctionnaires) crient votre nom. Ils disent que c’est ce –petit togolais- qui avance telle ou telle idée”. Nous lui avons dit que ce n’est pas grave car l’intérêt de la Banque (BAD) passe avant ceux des fonctionnaires que nous sommes et ce quelque soient nos dévouements et mérites personnels. Nous tînmes les mêmes propos à certains de nos frères togolais et africains qui gentiment et fraternellement nous ont approchés. Il était évident pour nous que la BAD appartenait avant tout aux peuples africains et toutes mesures visant à renforcer sa performance, la qualité de son portefeuille, enfin sa vie passait avant nos intérêts spécifiques personnels.

Par ailleurs, puisqu’il faut un livre pour parler de toutes les institutions africaines (continentales et régionales) et de ce qu’elles représentent par rapport à l’amélioration et /ou à la dégradation des conditions de vie des peuples africains, disons qu’à cette époque, nous avons vu des Gouverneurs africains (Ministres des Finances et leurs collègues de la Planification de l’Economie ) en action contre leur Banque (BAD) sous le coup de la manipulation et autres fausses promesses de l’Occident. Rien d’étonnant, ils répondaient dans leur majorité écrasante des dictateurs qui nous gouvernent, singulièrement les francophones. C’est normal, ces dictateurs répondent eux-mêmes de leurs fabricateurs et protecteurs à Paris et dans certains pays de l’Occident. Il faut souligner heureusement que tous les pays de l’Occident ne sont pas partie prenante du drame qui se joue en Afrique et l’un d’entre eux eut le courage de le dire à u Administrateur africain, à savoir : “Tout ce qui se passe aujourd’hui à la Banque (BAD), est programmé en Occident depuis plus de vingt ans”.

A bon entendeur, demi-mot ou salut, dit-on.

Hier, au TOGO avant notre départ à la BAD, nous étions Chef de Division (Finances Publiques –puis des Relations Financières Extérieures), une Division qui deviendra centrale au sein de la Direction et du Ministère dans le cadre du suivi du Programme de Stabilisation Financière avec le FMI. Comme le Ministre aimait à le dire affectueusement : “ Ils nous mettaient dans leurs valises” pour les discussions à Washington, DC – Siège des Institutions de Breton Wood (FMI et BIRD -Banque Mondiale).

En fait, nous précédions de quelques jours les Ministres au FMI aux fins d’harmonisation des chiffres du Tableau des Opérations Financières Consolidées (TOF) avec les fonctionnaires de cette Organisation chargée de la régulation de l’Economie mondiale. Le Ministre décida, quelques deux ou trois ans avant notre départ à la BAD de nous faire participer aux réunions du Club de Paris sur le rééchelonnement de la dette. Avant notre départ à Paris dans le cadre de la première réunion du Club de Paris à laquelle nous allions participer, nous étions au Cabinet pour présenter au Responsable technique du Ministère, l’état d’avancement des tableaux et documents financiers que nous devons amener avec nous pour la réunion.

Au terme de la présentation et juste au moment où nous allions quitter le bureau, celui-ci nous demanda :“ Il paraît qu’au tout début de votre troisième année à la Direction de l’Economie, la Banque Mondiale aurait voulu vous recruter dans le cadre de son programme de jeunes professionnels. Il y ajouta un certain nombre de problèmes politiques indirects et directs nous concernant” Nous l’écoutâmes sans dire un mot, puis il termina par cette interrogation : “A la lumière de ce que je venais d’apprendre d’un Ministre, je me suis demandé comment se fait-il, qu’en dépit de tout ceci, vous continuez de travailler avec tant d’ardeur et de diligence par-delà des heures requises officiellement, des samedis et dimanches toutefois que c’est nécessaire”. Tout surpris par sa question, nous avons tout juste souri, car il ne nous a jamais effleuré l’idée d’une relation entre le comportement de personnes contactées qui ont décidé de bloquer et/ou de ne pas nous aider dans l’avancement de notre carrière professionnelle et le devoir que nous avons de servir du mieux que nous le pouvons notre pays.

En fait, nous avons eu la chance de travailler au côté de Ministres, comme nous l’avons déjà indiqué par ailleurs, de hautes compétences éprouvées et de grandes capacités et qualités intellectuelles et professionnelles tout comme au sein de notre Division, nous avons eu des cadres supérieurs dont le dévouement et l’abnégation n’ont d’égal que l’admiration et le respect que leur sens de travail de qualité nous a toujours imposé. Ces derniers (cadres supérieurs dans la Division) connaissent une évolution professionnelle positive méritée et nous ne pouvons que nous en réjouir.

Par ailleurs, humainement et personnellement, nous reconnaissons que nous avons commis bien de fautes, d’erreurs et de péchés et devons en appeler à la miséricorde du Créateur pour qu’Il nous pardonne, si bien que notre attitude dans la défense de intérêts de notre pays (TOGO) et de notre continent (AFRIQUE) ne sont point basés et ne le seront jamais sur tels ou tels problèmes ou différends personnels et/ou individuels avec les autres. Un philosophe allemand disait : “L’homme ne peut vivre sans nuire”. Si tant est que nous sommes nuisibles les uns aux autres sur un plan individuel, nuire à l’Idéal de liberté et aux aspirations à la démocratie de tout une nation, des peuples d’un continent revient à ajouter à nos péchés individuels, un autre péché d’une tout autre dimension : “le péché social” comme le disait à juste titre ce prêtre africain. Ceci étant, à supposer, pour ce qui nous concerne, que tous les combattants togolais de la liberté nous détestent, eh bien, cela ne nous empêchera pas de nous battre à leurs côtés, de les soutenir et de donner notre vie pour la cause qu’ils défendent, car cette cause sacrée va au-delà de notre modeste et anonyme personne. Il s’agit d’une cause pour les générations futures.

Ce qui est vrai pour les combattants de la liberté au TOGO est aussi vrai pour tous les combattants africains de la liberté, de la démocratie et de l’Etat de droit. Voici le sens de notre lutte et voila pourquoi nous ne comprenons et nous comprendront jamais ceux qui placent les différends personnels et/ou individuels au-dessus de leur lutte pour l’Idéal divin de liberté, de paix et de démocratie.

Certes, comme l’écrivait ce prêtre africain, nous nous attendons à entendre même parmi ceux qui nous aiment bien nous dire : “Ne t’aventure point sur ce terrain dangereux, car ils vont te détruire. Tous ceux qui ont voulu prendre position contre ces dictateurs et ceux qui les protègent ont été liquidés, tués. Ils ont de grands moyens et ce n’est point la peine de prendre de tels risques. Préserve ta vie car c’est une lutte perdue d’avance”.

Ceci nous amène à annoncer la seconde partie de notre écrit qui s’articulera autour des idées forces suivantes.

(...)

Texte rédigé le 25 mai 2010 et posté sur le site Izuba.info le 25 Juin 2010 par Mamavi Sylvain Attiglah.

Ce texte n’engage que son auteur.

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