L’enquête minutieuse menée par Richard Johnson montre que, concernant le Rwanda, Human Rights Watch, viscéralement hostile au FPR, met son crédit international au service des héritiers de la politique génocidaire qui a conduit à la mort plus d’un million de personnes, en 1994.
Documents à l’appui, Richard Johnson démonte les procédés utilisés par Human Rights Watch pour relativiser le génocide des Tutsi, faire obstruction à la justice à l’encontre de génocidaires, ou encore soutenir le retour, sur la scène politique rwandaise, des partisans d’une politique ethnique qui aura déjà conduit au pire.
La démonstration de Richard Johnson est implacable.
Sa lecture indispensable.
Rwanda : La Trahison de Human Rights Watch
׫ (…) Quand la cinglante étude critique The Travesty of Human Rights Watch on Rwanda de Richard Johnson a inopinément jailli sur la scène en 2013, ce fut une révélation. Dans son essai, aujourd’hui traduit en français, l’auteur expose l’histoire effarante relatant comment l’hostilité viscérale de Human Rights Watch à l’égard du gouvernement rwandais avait contaminé ses rapports et ses actions de plaidoyers (…) La présente édition française est à saluer. Elle permet à l’essai de Richard Johnson de trouver un nouveau public. Son travail mérite la plus large diffusion possible et l’examen le plus minutieux. L’histoire n’est pas terminée. (…) »
— Linda Melvern
Depuis sa fondation, en 1988, l’organisation non gouvernementale internationale Human Rights Watch a acquis la réputation d’agir au nom de la défense des droits humains à travers le monde. En témoigne le « Prix des droits de l’homme » qui lui a été décerné par les Nations Unies, en 2008.
Cette image de marque confère une autorité certaine à ses rapports et à ses communiqués, largement diffusés par la presse internationale. Mais derrière l’image, rarement contestée, de cette organisation se cachent un fonctionnement, des processus d’enquête et des modes de prise de décisions opaques et totalement méconnus.
L’enquête minutieuse menée par Richard Johnson montre que, concernant le Rwanda, Human Rights Watch, viscéralement hostile au FPR, met son crédit international au service des héritiers de la politique génocidaire qui a conduit à la mort plus d’un million de personnes, en 1994.
Documents à l’appui, Richard Johnson démonte les procédés utilisés par Human Rights Watch pour relativiser le génocide des Tutsi, faire obstruction à la justice à l’encontre de génocidaires, ou encore soutenir le retour, sur la scène politique rwandaise, des partisans d’une politique ethnique qui aura déjà conduit au pire. La démonstration de Richard Johnson est implacable. Sa lecture indispensable.
L’auteur Richard Johnson est un ancien diplomate américain.
Son expérience professionnelle l’a sensibilisé aux manipulations de l’information qui précèdent, accompagnent et suivent les violences extrêmes de masse. Il a vécu au Rwanda de 2008 à 2010.
Rwanda : La Trahison de Human Rights Watch
×Extraits
L’action de Human Rights Watch [HRW] au Rwanda ne peut être qualifiée de défense des droits de l’Homme. Il s’agit bien plutôt d’un plaidoyer politique qui est devenu profondément malhonnête aussi bien au niveau des moyens mobilisés que des fins poursuivies.
Le conseil d’administration de HRW devrait demander des comptes à son directeur général Kenneth Roth et au personnel de HRW chargé des problèmes rwandais : leur fourberie est dangereuse pour la politique occidentale envers le Rwanda et pour la crédibilité globale de la défense des droits de l’homme. Les donateurs de HRW devraient s’interroger sérieusement sur l’usage des fonds qu’ils allouent à cette organisation. Les gouvernements occidentaux devraient faire preuve de circonspection vis-à-vis des conseils et des recommandations de HRW, et avoir le courage de les désavouer publiquement quand il le faut.
Au cours des vingt dernières années, le discours de HRW sur le Rwanda a été viscéralement hostile au Front patriotique rwandais [FPR] qui a vaincu le régime génocidaire « Hutu Power » en 1994, et a systématiquement plaidé en faveur du retour des partisans non repentis du « Hutu Power » dans la vie politique Rwandaise.
— page 13
Je pensais du bien de Human Rights Watch à l’époque où cette organisation s’appelait Helsinki Watch et axait son action sur l’Europe de l’Est ; j’étais alors au service diplomatique américain et j’agissais de même. J’en pensais encore du bien, la première fois que j’ai lu Aucun témoin ne doit survivre avant d’arriver au Rwanda en 2008.
Mais plus j’en apprenais sur le Rwanda, moins je faisais confiance à HRW. Ce qui m’a ouvert les yeux de façon définitive a été la campagne de HRW en faveur de la participation du parti FDU/RDR aux élections rwandaises de 2010. Quelque chose tourne sérieusement mal dans une institution qui voudrait qu’un parti politique fondé par les dirigeants d’un génocide soit autorisé à retourner sur les lieux du crime.
C’est d’autant plus dangereux quand cette institution a le pouvoir d’influencer la politique occidentale. J’ai donc examiné de plus près le discours de HRW sur le Rwanda dans son ensemble. J’ai conclu que la synthèse qui résume le mieux ce discours est celle qui est constituée par les consignes qui structurent cet essai : « laissez les parties génocidaires revenir », « n’interdisez pas leur idéologie », « ne jugez que quelques responsables », et « admettez que vous ne valez pas mieux qu’eux ». J’espère que ma synthèse ouvrira d’autres yeux.
— page 99
Crypto-racistes ou politiquement opportuns, le déni et la relativisation du génocide de 1994 contre les Tutsi sont récurrents en Occident depuis 18 ans, en particulier – mais pas seulement – au sein de l’élite politique française…
Dans ce contexte, ceux parmi les Hutu rwandais qui s’évertuent à perpétuer une ligne de fracture permanente entre communautés hutu et tutsi supposées distinctes et homogènes, font valoir que ce prétendu clivage doit définir la politique rwandaise, et espèrent par ce moyen revenir au pouvoir, n’ont aucunement engagé un processus d’introspection morale et politique semblable à celui qui a été accompli par les Allemands après le génocide contre les Juifs d’Europe.
Le discours de Human Rights Watch a été un élément important du système de secours artificiel des héritiers du Hutu-Power, notamment au cours des douze dernières années.
Ce discours – ce qui est dit et ce qui est occulté, ce qui est mis en avant et ce qui est minimisé, ce qui est affirmé clairement et ce qui demeure implicite – se traduit de manière intelligible par quatre impératifs adressés au gouvernement rwandais postgénocide : permettez le retour des partis génocidaires, n’interdisez pas leur idéologie, contentez-vous de juger quelques génocidaires, et oubliez leurs complices étrangers, admettez que vous ne valez pas mieux qu’eux.
Pour dissiper toute illusion quant à la confiance qui peut être accordée à Human Rights Watch concernant son traitement de problèmes rwandais, les procédés utilisés par HRW pour énoncer et promouvoir ces quatre impératifs au cours des vingt dernières années seront détaillés ci-après.
— pages 16-18
HRW a renforcé sa campagne pour blanchir les partis « Hutu-Power » et justifier leur participation renouvelée à la vie politique rwandaise, en tentant aussi de noircir les lois rwandaises qui interdisent cette participation.
Ainsi se complète le tableau que HRW veut accréditer d’un Rwanda où le gouvernement recourt à des lois aberrantes pour persécuter des partis d’opposition légitimes. Cette image est devenue un cliché incontournable du discours occidental sur le Rwanda…
Pour autant, HRW n’a jamais reconnu que le génocide de 1994 constitue un motif légitime pour le Rwanda d’interpréter les normes juridiques internationales sur la liberté d’expression et d’association différemment qu’aux États-Unis.
— pages 45-46
(…) un nombre conséquent de chercheurs français travaille activement depuis 1994 pour établir et dénoncer la complicité des responsables français dans le génocide, c’est-à-dire pour parvenir exactement à ce que HRW nomme « le seul moyen » de faire des progrès sur l’obligation de ne pas abandonner les victimes de génocide.
Ce groupe de chercheurs français qui s’est étoffé au cours des vingt dernières années est toujours à l’oeuvre aujourd’hui. HRW n’a jamais mentionné, et encore moins pris part et soutenu, leur campagne… Établir et faire reconnaître le rôle joué par les responsables politiques et militaires français aux côtés des génocidaires en 1994 constitue un des plus importants défis moraux et politiques pour le principe de la responsabilité dans l’histoire française du XXe siècle…
La teneur [des accusations contre les autorités françaises] représente une énorme atteinte aux droits de l’Homme au Rwanda. Depuis 1995, HRW n’a exercé aucune pression sur les autorités françaises pour que soient abordées ces questions de complicité, que ce soit sur le plan politique ou judiciaire.
— pages 77-79