La révolution est dans la place !
« Le llaman democracia y no lo es ! »
« Le llaman democracia y no lo es ! », « Vous prenez l’argent, nous prenons la rue », « Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir », ce sont quelques uns des slogans qui motivent les espagnolEs de tout âge à sortir, à se réunir et à échanger à la veille d’une nouvelle élection.
Depuis le 15 mai, ce mouvement prend exemple sur les expériences récentes au Maghreb : occupations des places centrales, auto-organisation de terrain, etc. Parti de Madrid, la dynamique a gagné les autres villes du pays.
Le mouvement fait aussi écho en Italie, et les révoltes continuent en Lybie, Syrie, Grèce, etc., contre la classe politique, la « fausse » démocratie, les banquiers, la crise…
Samedi 21 mai la police occupe la place Bellecour, un appel circule pour reprendre et occuper la place dimanche 22 mai dès 19h !
Rassemblement de soutien samedi 21, place des terreaux à 17h (appel Democracia Real Ya LYON).
Manifeste de « Democracia Real Ya ! »
Manifeste de « Democracia Real Ya ! »
Nous sommes des personnes courantes et ordinaires. Nous sommes comme toi : des gens qui se lèvent tous les matins pour étudier, pour travailler ou pour chercher un boulot, des gens qui ont famille et amis. Des gens qui travaillent dur tous les jours pour vivre et donner un futur meilleur à celles et ceux qui les entourent.
Parmi nous, certain-e-s se considèrent plus progressistes, d’autres plus conservateurs. Quelques un-e-s croyants, d’autres pas du tout. Quelques un-e-s ont des idéologies très définies, d’autres se considèrent apolitiques. Mais nous sommes tous très préoccupé-e-s et indigné-es par la situation politique, économique et sociale autour de nous. Par la corruption des politiciens, entrepreneurs, banquiers, ... .
Par le manque de défense des hommes et femmes de la rue.
Cette situation nous fait du mal quotidiennement ; mais, tous ensemble, nous pouvons la renverser. Le moment est venu de nous mettre au travail, le moment de bâtir entre tous une société meilleure. Dans ce but, nous soutenons fermement les affirmations suivantes :
• L’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, le développement écologique durable, le bien-être et le bonheur des personnes doivent être les priorités de chaque société avancée.
• des droits basiques doivent être garantis au sein de ces sociétés : le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation, au libre développement personnel et le droit à la consommation des biens nécessaires pour une vie saine et heureuse.
• Le fonctionnement actuel de notre système politique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités et il devient un obstacle pour le progrès de l’humanité.
• La démocratie part du peuple, par conséquent le gouvernement doit appartenir au peuple. Cependant, dans ce pays, la plupart de la classe politique ne nous écoute même pas. Ses fonctions devraient être de porter nos voix aux institutions, en facilitant la participation politique des citoyens grâce à des voies directes de démocratie et aussi, procurant le plus de bienfait possible à la majorité de la société, et pas celle de s’enrichir et de prospérer à nos dépens, en suivant les ordres des pouvoirs économiques et en s’accrochant au pouvoir grâce à une dictature partitocratique menée par les sigles inamovibles du PPSOE [1].
• La soif de pouvoir et son accumulation entre les mains de quelques-uns crée inégalités, crispations et injustices, ce qui mène à la violence, que nous refusons. Le modèle économique en vigueur, obsolète et antinaturel, coince le système social dans une spirale, qui se consomme par elle-même, enrichissant une minorité et le reste tombant dans la pauvreté. Jusqu’au malaise.
• La volonté et le but du système est l’accumulation d’argent, tout en la plaçant au-dessus de l’efficience et le bien-être de la société ; gaspillant nos ressources, détruisant la planète, générant du chômage et des consommateurs malheureux.
• Nous, citoyens, faisons parti de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir cette minorité qui ne connait même pas nos besoins. Nous sommes anonymes, mais, sans nous, rien de cela n’existerait, car nous faisons bouger le monde.
• Si, en tant que société nous apprenons à ne pas confier notre avenir à une abstraite rentabilité économique qui ne tourne jamais à notre avantage, nous pourrons effacer les abus et les manques que nous endurons tous. Nous avons besoin d’une révolution éthique. On a placé l’argent au-dessus de l’Etre Humain, alors qu’il faut le mettre à notre service. Nous sommes des personnes, pas des produits du marché. Je ne suis pas que ce que j’achète, pourquoi je l’achète ou à qui je l’achète.
A la vue de cela, je suis indigné/e
Je crois que je peux le changer.
Je crois que je peux aider.
Je sais que, tous ensemble, on le peut.
Sors avec nous. C’est ton droit.
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Notes
[1] Addition de PP et de PSOE, les deux partis de droite et gauche qui alternent au pouvoir.
Une journée à la Puerta Del Sol
Une journée à la Puerta Del Sol
Plus de trente mille personnes chaque jour à la Puerta Del Sol. Une critique grandissante de la démocratie représentative sur fond d’auto-organisation.
L’autogestion, impossible ? Chroniqe d’une journée à la Puerta Del Sol
Ceci est une traduction d’un article tiré de diagonalperiodico publié sur rebellyon.info.
Puerta del sol plus qu’hier mais moins que demain.
Le rassemblement de madrid ne montre pas de signe de fatigue, mais plutot tout le contraire. Quelquesoit l’âge, ce sont plus de trente milles personnes qui ont investi la porte du soleil avec le même sentiment.
« Nous sommes plus qu’hier mais moins que demain ! » : le slogan est crié par la casi totalité des 30000 personnes présentes. Ce slogan résume l’esprit d’un mouvement qui pour l’instant ne faiblit pas, mais qui semble plutôt se renforcer. Il n’est pas prévu de lever le camp, la liste des volontaires grandit et l’activité du bureau de l’information du camp semble être sans fin.
Les participants ont commencé à arriver avant huit heures, heure à laquelle l’assemblée divise les groupes de travail (environnement, société, communication, action, économie entre autres) ; groupes qui se répartiront dans les rues environnantes. Pendant ce temps les gens continuent a affluer dans cette place de plus en plus surpeuplée, dans laquelle il est difficile de se déplacer, rencontrer des visages familiers (le réseau téléphonique crash régulièrement). Jeunes et vieux, enfants, parents et grands-parents étaient là pour le même sentiment : l’indignation
Ensuite, les slogans commencent juste : « no hay pan para tanto chorizo » ! (on a pas de pain pour le chorizo !) ; ou « que no, que no, que no nos representan » (ils ne nous représentent pas !) ; ils surgissent alors qu’on installe ça et là des banderoles autour de la place.
En même temps un groupe de jeune s’organise et couvre de banderoles l’angle de la Calle de Carmen, banderoles sur lesquelles ils demandent une véritable démocratie et la construction d’un monde meilleur.
Vers 10heure l’avis de Paz Vega sur les échafaudages a cédé la place à un slogan plus selon les circonstances, qui a été un des plus applaudis de la journée, quelqu’un a mis en place une bannière qui disait « la démocratie »et a coupé le O de l’Oréal sur une pub. Résultat : une véritable démocratie. Un peu plus tôt Goebbels avec le symbole de l’euro, oreilles de Mickey et la légende de « ne nous représentent pas." En face, à travers la place, une annonce énorme invite les gens à « prendre les rues ».
Ensuite une grande partie de ceux qui comptent dormir ici, déploient des tapis sous les baches installées auparavent. Les groupe de travails se donnent rendez-vous à minuit étant donné le nombre de personnes présentes. Les haut parleurs sont branchés et lisent le manifeste de l’assemblée sous les applaudissements.
Ce sont les même personnes qui ont honorées la mémoire de Patricia Heras jeune victime de la police, qui s’est suicidé il y a un mois. L’activité ralentie mais n’est pas finie : ils sont prêts à tenir le camp aussi longtemps que nécessaire et n’ont pas l’intention d’abandonner. Même maintenant que la Junta Central Electoral a interdit les manifestations le samedi et le dimanche.
Slogans pour une révolution
« Que no, que no, que no nos representan » (non ! Non ! Ils ne nous représentent pas !), était surement le slogan le plus chanté de la journée, suivis de : « Lo llaman democracia y no lo es » (ils appellent ça la démocratie, mais s’en est pas ! »).
Mais il y en avait beaucoup d’autres : « nous sommes plus qu’hier mais moins que demain », « il n’y a pas de pain pour le chorizo ! », « PSOE, PP, est la même merde ! », « davantage de bourses, moins de prêts hypothécaires ! » nous n’avons pas chez nous, nous allons rester sur la Place " ou des classiques comme « la porte du soleil on ne bougera pas ! », « le peuple uni ne sera jamais vaincu » ou « cette crise on ne la paera pas ! »
traduction : Malekal (lyon)
P.-S. : Il ne manque plus qu’un étincelle.
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