France-Nice ou l’Idéal de Liberté et de Démocratie Guillotiné

Image:France-Nice ou l'Idéal de Liberté et de Démocratie Guillotiné

La lutte pour l’Idéal de Liberté et de Démocratie continue
par Mamavi Sylvain Attiglah

La France ou plus précisément le gouvernement français se propose d’organiser une célébration en l’honneur du 50ième anniversaire de l’indépendance des anciennes colonies, en fait, la fête de la naissance des Républiques africaines à compter du 24 Mai jusqu’au 1ier Juin.

A priori, d’aucuns pourraient se dire que la France se joignant aux pays africains, singulièrement les francophones, pour commémorer et/ou fêter les 50 ans d’indépendance des pays africains est louable, surtout si l’on s’en tient à ces quelques lignes tirées du discours du Chef de la France libre, le Général de Gaulle, à Brazzaville le 30 Janvier 1944 en pleine seconde guerre mondiale, et nous citons :

“ S’il est une puissance impériale que les évènements conduisent à s’inspirer de leurs leçons et à choisir noblement, libéralement, la route des temps nouveaux où elle entend diriger les soixante millions d’hommes qui se trouvent associés au sort de ses quarante-deux millions d’enfants, cette puissance, c’est la France. En premier lieu et tout simplement parce qu’elle est la France, c’est à dire la nation dont l’immortel génie est désigné par les initiatives qui, par degrés, élèvent les hommes vers les sommets de dignité et de fraternité où, quelque jour, tous pourront s’unir” .

Eh bien, 50 ans plus tard, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que “ La France, c’est à dire la nation dont l’immortel génie est désigné par les initiatives qui, par degrés, élèvent les hommes vers les sommets de dignité et de fraternité où, quelque jour, tous pourront s’unir” a échoué dans son identification à la vision du grand homme d’Etat.

Cet échec n’est pas le fait du peuple français ni de la grande culture de ce pays habité par tant de génies à travers les siècles mais d’une succession de Chefs d’Etat et de chefs de partis sans, pour ce qui est des peuples africains, réel sens de leadership et/ou de vision.

Le peuple français et les peuples des pays occidentaux nés dans et/ou habitués à l’exercice du choix démocratique, vont aux urnes pour élire leurs dirigeants, leur confiant ainsi un mandat démocratique. Ce mandat démocratique qui découle de l’Idéal de Liberté et de Démocratie à été détournée pendant la guerre froide et s’est traduite par un soutien à la dictature par les dirigeants occidentaux, une évolution totalement contre nature qui contraste avec ce qui fonde l’Occident et ses peuples depuis trois siècles et tout au moins deux siècles, pour ce qui est de la France, si l’on se réfère à la Déclaration des Droits de l’Homme du 26 Août 1789 suite à la Prise de la Bastille le 14 Juillet 1789. Dans l’un de nos écrits précédents intitulé : “ Afrique – Le Cas du TOGO ou Cinquante (50) ans de Réaffirmation de L’Idéal de Liberté et de Démocratie par les Peuples Africains ” nous avons écrit ce qui suit :

“Les peuples africains sont en droit de s’attendre à ce que le Président Sarkozi qui a affiché des dispositions encourageantes au regard d’institutions démocratiques et d’Etat de droit en Afrique réunisse toute la classe politique française pour obtenir d’elle un soutien ferme dans ce sens. Les peuples africains auraient appaudi le Président Sarkozi si en lieu et place d’une telle célébration, il convoquait un sommet de tous les Chefs d’Etat occidentaux pour faire le bilan des cinquante ans d’indépendance des pays africains sur toile de fond de coups d’Etat militaires, de dictature, de tyrannie, d’extinction même de la République, de guerres civiles, de régression économique, d’absence d’Etat de droit et/ou de gouvernance, de désastre somalien, du Darfour et que savons-nous.

Le tout, serait pour le Président Sarkozi, d’obtenir des Chefs d’Etat et de Gouvernement occidentaux leur adhésion à la cause de la démocratie en Afrique et partout dans le monde”.

Continuant, dans cet ordre d’idée, nous avons poursuivi en ces termes :

“Pour l’heure les peuples africains condamnent avec véhémence l’idée même de la célébration des 50 ans d’indépendance africaine à Nice - France- qui en fait revient à célébrer la dictature et la tyrannie qui persistent sur le continent. En lieu et place d’une telle célébration, les peuples africains et tous les démocrates du monde demandent expressément à la France d’y tenir ce Sommet de l’Occident sur la Démocratie et l’Etat de Droit en Afrique.”

Nous allons ici recourir à l’histoire de France et à certains grands évènements qui ont marqué la lutte pour la liberté et la démocratie en Europe pour expliquer le sens que nous donnons au titre de la présente réflexion ou débat démocratique : “France-Nice ou l’Idéal de Liberté et de Démocratie Guillotinée”.

Toutefois, avant d’entrer dans le vif de notre sujet, nous allons une fois encore apporter certaines clarifications et nous situer par rapport au devoir qui s’impose à nous au regard des risques, de notre foi et de nos convictions.

Risques, foi et convictions – Un devoir envers les générations futures

Toute lutte pour la liberté comporte des risques, des risques pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême, en termes simples : la fin de notre vie terrestre. Toutefois, aucun risque sur notre terre des hommes ne saurait être plus fort que notre foi et nos convictions ou les supplanter.

Dans le cas de l’Idéal de Liberté et de Démocratie, notre lutte est bien plus aisée car le Créateur est Liberté et Paix. Comme, nous l’avons souvent indiqué, la lutte pour la liberté et la démocratie ne saurait se mesurer à l’aulne d’une vie humaine mais en terme de notre devoir envers les générations futures. A ce titre, ce que nous appelons “Le Cas du TOGO” qui se résume en des élections présidentielles frauduleuses, irrégulières et antidémocratiques le 4 Mars passé, s’il est révélateur de la détermination des peuples africains dans leur revendication démocratique, il marque surtout un tournant décisif des relations entre l’Afrique et l’Occident, singulièrement la France.

D’abord, il va s’en dire que ces élections du 4 Mars seront invalidées de par la volonté des peuples togolais et africains mais de l’autre côté si les signes de la décadence démocratique de l’Occident, singulièrement de la France, ne sont pas encore clairement perceptibles, elles nous semblent évidentes. Certes, il appartiendra aux peuples des pays occidentaux de changer une telle trajectoire et nous pensons que ceci est possible si nous leur faisons passer le message et nous allons nous en évertuer. Toutefois, à compter de ce moment, nous allons changer de “plume et d’écriture” dans le débat démocratique initié avec l’Occident et singulièrement la France en vertu de l’autorisation et/ou recommandation de devoir que l’Afrique et les peuples africains donnent et/ou exigent collectivement et individuellement de chacun de ses fils et filles.

Ce faisant, nous pourrions porter témoignage et rendre hommage au Chef de la France libre et bien évidemment répondre, à l’instar, de la vaste majorité des Africains, fameux et anonymes, à l’Appel au devoir de la liberté et de la démocratie. Enfin, en matière de “divinités”, l’Afrique et les peuples africains en savent long, aussi, se refusent-ils, à voir des êtres humains, la créature, se présenter à eux autrement qu’en tant hommes/êtres humains. En tant qu’hommes /êtres humains, nous nous devons un respect mutuel et en tant que démocrates nous respectons les élus dans l’exercice de leurs fonctions du fait du mandat démocratique, mais pour longtemps du fait de notre silence coupable, nous avons permis aux dirigeants des pays occidentaux de se servir de leur mandat à d’autres fins, à savoir le soutien de la dictature par la mise en place des dictateurs. Eh bien, un tel état de fait qui n’a que trop duré doit cesser et il va cesser du fait de la mobilisation des peuples africains autant que de leurs propres peuples.

France - Nice ou l’Idéal de Liberté et de Démocratie Guillotinée de par la continuation de la désastreuse politique africaine de la France en ce 21ième siècle.

Message reçu sur Izuba.info [via le formulaire e-mail] le 25 mai 2010.

Ce texte n’engage que son auteur.

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