Fabien Neretse [Nsabimana] interpellé à Angoulême

La rédaction - 1er/07/2011
Image:Fabien Neretse [Nsabimana] interpellé à Angoulême

Génocide des Tutsi au Rwanda
« Le Rwandais d’Angoulême »

Fabien Nsabimana, « le Rwandais d’Angoulême », a été interpellé mercredi dernier et écroué jeudi 30 juin par la justice française qui le soupçonne d’avoir participé au génocide des Tutsi, au Rwanda, en 1994.

Il est accusé par la justice rwandaise de « génocide », « complicité de génocide », « complot du génocide », « assassinat », « extermination » et « création, direction et appartenance à une association de malfaiteurs ».

Le 5 juin 2010, dans les colonnes de la Charente Libre, qui relate cette décision judiciaire, « il disait attendre que la justice fasse son travail... »

Celui qui était décrit par l’agence de presse Rwanda News Agency comme « un membre de l’Akazu » et qui est suspecté d’avoir lui-même dirigé et ordonné plusieurs massacres dans les provinces de Ruhengeri, Gisenyi et Ndiza aura finalement été entendu par la justice française :

Mercredi, Fabien Neretse aura donc été interpellé à son domicile « par les enquêteurs d’une unité spéciale opérant sur commission rogatoire dans le cadre d’une enquête internationale ».

"Il a été placé en détention jeudi après-midi et devrait être rapidement présenté aux juges d’instruction en charge du dossier des génocidaires du Rwanda.

En sa présence, les gendarmes ont perquisitionné le coquet pavillon mitoyen de la résidence, ont fouillé la Renault Clio rouge du couple, avant de quitter les lieux en emmenant un sac-poubelle vraisemblablement rempli de documents."

Fabien Nsabimana est nommément visé dans les quinze pages de l’acte d’accusation rédigé à Kigali, le 8 août 2007, par Martin Ngoga, procureur général de la République du Rwanda.

Il est accusé de « génocide », « complicité de génocide », « complot du génocide », « assassinat », « extermination » et « création, direction et appartenance à une association de malfaiteurs ».

Jean-François Barré (La Charente Libre) rappelle également qu’il fait également l’objet de plusieurs plaintes, en Belgique et en France :

Martine Beckers, une citoyenne belge, a témoigné devant la justice de son pays en 1998. Sa soeur, son beau-frère et leur fille ont été assassinés à Kigali le 9 avril 1994. Ils étaient, a-t-elle dit, voisins de la famille Neretse, que l’acte d’accusation présente comme l’un des fondateurs de la milice hutu interahamwe à qui l’on attribue le massacre des Tutsis. Il fait également l’objet d’une fiche rouge d’Interpol.

« Le degré suprême pour les criminels recherchés », traduit Alain Gauthier, le président rémois du Collectif des parties civiles pour le Rwanda. La famille de son épouse tutsie a été massacrée au cours du génocide. C’est lui qui a pu identifier Fabien Neretse en 2008, établir qu’il coulait des jours tranquilles à Angoulême sous le nom de Fabien Nsabimana, installé dans le quartier de La Grand-Font où il s’était remarquablement intégré, au point de rédiger un rapport pour proposer au préfet des solutions à la délinquance des mineurs.

Collectif des parties civiles pour le Rwanda aura à ce jour déposé vingt et une plaintes en France contre des présumés génocidaires rwandais résidant dans l’hexagone.

Celle qui concerne Fabien Neretse semble être passée hier sur le haut de la pile...


Source :

Jean-François Barré, La Charente Libre, 1er juillet 2011

Illustration : Pierre Duffour, Fabien Nsabimana en 2010 à La Grand-Font (extrait), La Charente Libre.

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 1er/07/2011

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