Démocratie réelle, information citoyenne !

Ad Nauseam - 1er/06/2011
Image:Démocratie réelle, information citoyenne !

En France, comme en Chine… ou en Syrie !
Rassemblement public interdit à Paris ?

La #frenchrevolution est boudée, quand elle n’est pas tournée en dérision dans les grands médias : il s’agirait tout au plus de quelques bandes d’étudiants ERASMUS espagnols... A croire que la précarité et le chômage ne concernent pas la jeunesse française... ni les 8 millions de « pauvres » recensés par l’INSEE dans l’hexagone.

Les fonctionnaires de la contestation - certaines tendances libertaires, groupuscules « gauchistes », partis de gauche ou nouveaux « contestataires médiaphiles » - qui devraient se féliciter et encourager cette initiative spontanée née sur les réseaux sociaux semblent se méfier d’un mouvement jusque-là hors contrôle : gageons que tout sera fait pour qu’il ne le reste pas longtemps...

Sont cependant présents à Bastille (Paris), lors des différentes AG, des militants libertaires [d’organisation diverses], des militants d’Attac, du Parti de Gauche, du NPA (et donc de la LDH...), d’Act-Up, de Jeudi Noir, de Désobéir, ...

Sont généralement dénoncés sur les médias alternatifs le manque évident d’expérience et les problèmes de fonctionnement que tout un chacun peut d’ailleurs constater en se rendant sur place.

Démocratie réelle, information citoyenne  : ce mouvement, quelques soient les limites que l’on peut dores et déjà pointer quant à son mode d’organisation autant qu’à ses perspectives, est cependant très présent dans les médias alternatifs et sur les réseaux sociaux où il est né (Facebook, Twitter, pour ne citer que les plus connus) et nous montre que la méfiance - voire la défiance - vis à vis des médias traditionnels laisse plus que jamais la place à une information alternative qu’aura rendu possible le développement d’Internet.

Internet, justement, que les états totalitaires - tout comme la France (Loppsi 2) - tentent, plus que jamais, de contrôler...

L’édito de Paris s’éveille du 31 mai 2011 :

Manifestations pour une démocratie réelle interdites en France, comme en Chine… ou en Syrie !

C’est à Sud-Ouest qu’on devrait le meilleur article aujourd’hui sur la « frenchrevolution », ainsi qu’on appelle le mouvement pour une démocratie réelle parti de Madrid depuis quelques semaines...

À noter l’hommage rendu à notre ami Fred, de Télé Liberté, dont le film sur l’expulsion par la police de l’acampada de Paris est donné en lien par Sud-Ouest.

Il se trouve que ce film est un petit succès, ainsi que Fred lui-même l’aura relevé, quelques heures après avoir mis son film en ligne :

« Petite information qui fait quand même plaisir : nous sommes en une de dailymotion, et la vidéo sur les violences policières à la Bastille est officiellement classée “buzz” par le site… En tout cas l’intérêt “cybernétique” suscité par la révolution mondiale est quelque chose de vraiment incroyable... »

Félicitations à Fred et à Télé-Liberté… et honte aux télés institutionnelles qui n’auront pas pointé leurs caméras de la journée – lorsqu’il y avait des milliers de personnes.

On aura finalement vu FR3, en fin de journée, peu avant la dispersion brutale par la police, quand il restait déjà beaucoup moins de monde… et ce n’est pas sûr eux qu’il fallait compter pour montrer l’opération policière…

De l’intérêt à la télé alternative, comme Télé Liberté, où l’on prend en charge notre information nous-mêmes – l’information citoyenne.

Sinon, Sud-Ouest a la bonté de rendre compte de la réalité de ce mouvement qui a droit à très peu de reprises dans la presse institutionnelle en général.

Hier, toutefois, la commission communication de l’acampada de Paris pouvait se féliciter de la présence des radios de service public qui, elles, avaient toutes relayé l’info et couvert l’événement, à la différence des télés, publiques ou privées, qui l’ont toutes censuré.

Sinon, est-il l’heure de faire des commentaires sur ce mouvement parisien ?

Il souffre manifestement d’avoir été pris en charge, depuis dix jours, par une poignée de jeunes espagnols de Paris, extrêmement motivés, mais en partie épuisés.

Le peu d’investissement des parisiens qui viennent là comme pour assister à un spectacle est probablement à l’origine de ce phénomène qui finit par provoquer une sorte de coupure, bien peu démocratique, entre des organisateurs et des spectateurs.

Il se trouve que les premiers sont relativement dirigistes, ce qui ne facilite pas la mobilisation des seconds…

Dans ce mouvement supposé être « en dehors de tous partis », on enregistre une sur-représentation manifeste du NPA et, dit-on du Parti de gauche ainsi que de Jeudi Noir.

Les militants de ces partis interviennent toujours comme de simples citoyens, mais il ne semble pas qu’ils omettent de se coordonner entre eux auparavant.

En découle une convergence de points de vues diversement démobilisateurs, grande spécialité de ces professionnels de la « mobilisation ».

De toute évidence, il y a aussi une carence d’expérience de fonctionnement… démocratique – ce qui est un peu dommage pour un mouvement qui se bat pour une démocratie réelle….

Les commissions proposent des motions votées en AG sans que l’AG ait son mot à dire sur ce sur quoi elle est appelée à voter…

Les comportements légèrement autoritaires des « organisateurs » épuisés n’aident certainement pas.

Demain, mardi, AG à 19 heures sur le terre-plein du boulevard Richard Lenoir, à Bastille, mais caché aujourd’hui par d’énormes tentes.

Le lieu de réunion s’est déplacé là car la police bloque toujours rigoureusement l’accès à l’esplanade devant l’Opéra.

Une poignée d’entre nous aura tenu néanmoins pendant deux heures ce qui était probablement la plus petite acampada du monde, assis par terre devant l’Opéra, entourés par des dizaines de gardes mobiles qui sont intervenus aussitôt que le groupe a commencé à grossir pour atteindre quelques dizaines.

Ils ont en particulier traîné deux filles dont l’une est allée ensuite à l’hôpital faire constater les coups qu’elle a reçus.

Elle entend porter plainte, de même que notre ami Greg qui s’est fait salement tabassé lors de l’évacuation d’hier – pour le même motif : parce qu’il ne se laissait pas faire.

Soulignons simplement ici que, pour expulser l’acampada de Bayonne, le Préfet demande préalablement son avis au Tribunal administratif.

Il est vrai qu’à Paris, les flics embarquent et tabassent le minimum de personnes, et évitent manifestement de commettre les mêmes erreurs faites par la police de Barcelone, lorsqu’elle a expulsé très brutalement l’acampada de la plaza de Cataluña il y a deux jours, provoquant un regain de mobilisation, et la reconquête de la place six heures plus tard.

Mais la technique de gestion policière n’est pas moins rigoureuse, empêchant absolument toute manifestation place de la Bastille depuis hier soir…

Ainsi le lieu de rassemblement public permanent, tel qu’il y a en dans toutes les villes du monde depuis la révolution tunisienne, ne peut pas exister dans la capitale française.

La France de Sarkozy partage ainsi avec la Chine et la Syrie le déshonneur d’être parmi les pays les moins démocratiques du monde.

Paris s’éveille

Les vidéos :


Ad Nauseam

« Nous n’avons rien appris, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne vendons rien, nous n’aidons en rien, nous ne trahissons rien, et nous n’oublierons pas. »

 1er/06/2011

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