République démocratique du Congo : Des représentants de cinq provinces réunis à Beni pour (…)
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Face à la recrudescence du recrutement et de l’utilisation d’enfants par des groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo, la MONUSCO et ses partenaires ont tenu, les 28 et 29 octobre 2025 à Beni (Nord-Kivu), un atelier interprovincial de réflexion et de coordination.
Organisée par le Réseau régional des organisations de la société civile contre le recrutement des enfants soldats, cette rencontre a bénéficié de l’appui de la section Protection de l’enfant de la MONUSCO.
Venus du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri, du Maniema et du Tanganyika, les participants ont partagé leurs expériences et leurs stratégies face à la persistance du recrutement d’enfants dans leurs provinces respectives. « Trop d’enfants sont privés de leur enfance, de l’école et parfois même de leur vie. Ces enfants ont besoin de notre protection et de notre action déterminée. Chaque enfant que nous sauvons est un pas vers une paix durable », a déclaré Joseph Sukisa Ndayambaje, coordonnateur provincial du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRC-S) au Nord-Kivu, à l’ouverture de l’atelier.
De son côté, Éric Kalobera, représentant du gouverneur du Nord-Kivu, a souligné les conséquences sociales des conflits armés : « La répétition des affrontements a fragilisé les structures familiales, scolaires et communautaires, exposant davantage les enfants aux risques de recrutement ».
Une situation préoccupante
Mathieu Ndongo Koni, chef intérimaire de la sectionProtection de l’enfant de la MONUSCO, a dressé un état des lieux alarmant : « Le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes armés dans l’est de la RDC demeurent parmi les violations les plus graves et les plus documentées par les Nations Unies. En 2024, 2 365 cas ont été enregistrés, impliquant notamment le M23, les ADF, CODECO, Raia Mutomboki et Nyatura ».
Il a également rappelé que d’autres violations persistantes sont signalées : enlèvements, violences sexuelles, meurtres, mutilations, ainsi qu’attaques contre les écoles et les hôpitaux, sans oublier les entraves à l’assistance humanitaire.
Appel à une action concertée
L’atelier visait à dresser un diagnostic actualisé de la situation en 2025, à identifier les facteurs de vulnérabilité, notamment pour les filles, et à formuler des recommandations aux autorités nationales et aux partenaires internationaux.
Les participants ont exhorté le gouvernement congolais et la communauté internationale à redoubler d’efforts pour séparer les enfants encore associés aux groupes armés et à soutenir leur réinsertion communautaire. Les acteurs locaux ont été invités à maintenir leur vigilance dans la surveillance et la dénonciation de toute forme d’utilisation d’enfants.
Raphaël Lumoo, membre du Réseau régional des organisations de la société civile contre le recrutement et l’utilisation des enfants soldats, s’est félicité de la dynamique créée par cette rencontre : « Il reste plus de 32 000 enfants associés à des groupes armés, dont près de 28 % de filles. Le gouvernement doit renforcer la restauration de l’autorité de l’État et faciliter la réintégration de ces enfants, avec l’appui de la communauté internationale dans le cadre du processus de paix ».
Le soutien de la MONUSCO à cet atelier illustre son engagement continu aux côtés des autorités congolaises et des communautés pour renforcer la protection des enfants et promouvoir un avenir sans violence pour les jeunes générations.
Distribué par APO Group pour Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO).