RDC : le n°2 des FARDC vend des armes aux groupes armés du Kivu

23/11/2012
RDC : le n°2 des FARDC vend des armes aux groupes armés du Kivu
 23/11/2012
Mise à jour (23/11/2012) : Kabila suspend le général Amisi pour « distribution de munitions de chasse à des groupes armés » Le Potentiel annonce la suspension du général-major Gabriel Amisi Kumba, chef d’Etat-major des Forces terrestres de ses fonctions. La décision a été prise jeudi 22 novembre par le président de la République, Joseph Kabila. Le quotidien de Kinshasa indique que le président de la république reproche au général cité d’être le cerveau d’un réseau maffieux de commerce d’ivoire, de ressources naturelles et de vente de munitions aux chasseurs et groupes armés. Cette accusation repose sur un rapport final du groupe d’experts de l’Onu sur la RDC.

RDC : le général Amisi, numéro deux des FARDC, accusé par l’ONU de vendre des armes aux rebelles dans l’Est du Congo

Alors que le rapport controversé du Groupe d’expert de l’ONU sur la RDC est enfin disponible dans sa version définitive [nous aurons l’occasion d’y revenir sur Izuba.info], Mathieu Olivier (Jeune Afrique) nous livre ses premiers commentaires :

Le rapport final de l’ONU sur la RDC, publié le 21 novembre, ne va pas arranger les affaires de l’armée congolaise. Menée par des experts indépendants, l’enquête révèle ainsi que le général Amisi, chef d’état-major des forces terrestres, dirigerait en sous-main un réseau de vente d’armes destinées aux mouvements rebelles de l’est de la RDC. Une accusation qui pourrait fragiliser un peu plus le président Kabila.

Il revient ainsi sur le fait que selon les experts ayant enquêté sur la situation en RDC, « le général Gabriel Amisi supervise un réseau de distribution d’armement pour les braconniers et les groupes armés, incluant Raïa Mutomboki ».

Les enquêteurs ont constaté que le groupe armé Raia Mutomboki, avec des groupes alliés Maï Maï, était responsable de la plupart des meurtres qui ont été souvent perpétrés avec une extrême violence. De nombreuses victimes ont été tuées à coups de machette, tandis que d’autres ont été brûlées vives dans leurs maisons.

Ce groupe armé serait notamment responsable, avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, actives à l’est de la RDC), de la mort de plus de 260 civils, en novembre au Nord-Kivu, selon l’ONU.

Mathieu Olivier rappelle que « Gabriel Amisi avait déjà été accusé par des organisations locales et internationales de défense des droits de l’homme d’avoir été directement impliqué dans des crimes de guerre ».

Aujourd’hui numéro deux dans la chaîne de commandement militaire des forces congolaises, le général Gabriel Amisi, chef d’état-major des forces terrestres, est considéré comme l’une des personnalités les plus influentes auprès de Joseph Kabila...

A lire

A propos des FARDC, largement impliqués dans les plus graves atteintes aux droits humains à l’Est du Congo : RDC : Rapport - Prendre position sur la réforme du secteur de la sécurité ;

RDC : Rapport final du groupe d’expert ;

M23 à Goma : va-t-on enfin s’attaquer aux racines de cette crise ;

Rapport : situation des droits de l’homme dans le sud du Masisi (RDC).

Les groupes armés en RDC

Il existe huit groupes armés principaux opérant dans le Nord et le Sud Kivu : ADF-NALU, FDLR, M23, Maï-Maï Nyatura, Maï-Maï Yakutumba, Raia Mutomboki, Sheka, UPCP, et d’autres groupes Maï-Maï ainsi que de nombreux groupes d’autodéfense et des acteurs armés de plus petite taille.


Il est utile de préciser ici que selon l’Observateur, une coalition composée de FARDC et de milices Maï-Maî aurait repoussé les troupes du M23 à Sake (information que nous ne pouvons pas encore confirmer).

L’Observateur, sous la plume de Kléber Kungu, affirme que « les Maï-Maï, dans leur diversité, se sont révélé de grands combattants qui ont fait preuve d’une combativité exemplaire lors des guerres précédentes ». Kléber Kungu ajoute que « malheureusement, la Nation n’a pas su les remercier pour tous les services de bravoure et de patriotisme que ces guerriers ne cessent de lui rendre. »

En parlant de « services rendus à la Nation », Kléber Kungu et L’Observateur voulaient-ils parler des nombreux meurtres, « souvent perpétrés avec une extrême violence » dont les Maï Maï sont responsables, selon le dernier rapport de l’ONU sur situation des droits de l’homme dans le sud du Masisi ?