Jean-Pierre FABRE plus déterminé que jamais !

Le Togo compte désormais deux présidents : le président proclamé et le président élu. Et c’est pour défendre la victoire de ce dernier que 25 à 30 mille manifestants ont battu les pavés ce samedi 20 mars 2010. Partie du quartier Bè au lieu dit « Kondjindji », la marche de l’opposition a eu pour point de chute la plage de Lomé à proximité de l’ancien wharf. Cette deuxième manifestation du FRAC (Front Républicain pour l’Alternance et le Changement) peut être placée sous le signe de la détermination.

Du moins dans les propos des responsables de l’opposition. Interpellant, le « président élu », M. AGBEYOME Kodjo, président d’OBUTS et candidat malheureux à la présidentielle n’est pas allé par quatre chemins : « Quand le peuple vous donne le pouvoir, il faut l’exercer. Avant ce soir, le président élu doit prendre une décision. » Le ton était donné. Son successeur à la tribune, M. Dahuku PERE renforce le suspense. « Pendant toute la campagne, nous avons répéter le slogan suivant ‘2010 : ça doit changer !’ Dieu merci vous nous avez écoutés. Vous avez fait ce qu’il fallait faire. Aujourd’hui qui est la président élu par tous les Togolais ? »

 Jean-Pierre FABRE ! Scande la foule surexcitée

« Et bien, continue le président de l’ALLIANCE, vous avez fait votre boulot. La balle est dans notre camp, nous les responsables du FRAC. Nous allons prendre nos responsabilités. Restez mobilisés ! Soyez prêt à sortir massivement même en semaine. Il n’y a aucune loi dans ce pays qui interdit les manifestations en semaine. »

Pour M. Abi Tchessa, le président du PSR, le Togo est divisé en deux parties depuis le 4 mars dernier. « Il y a le Togo de celles et ceux qu’on entasse comme des sardines dans des camions et des bus, qu’on trimballe de préfectures en préfectures contre une somme de 2000 FCFA pour venir faire des mise en scène. Et il y a le Togo vrai et profond, c’est-à-dire vous ! »

Koffi Yamgnane n’était pas là. Il était représenté par un certain DJOBO. Ce dernier a expliqué que le président de SURSAUT était à l’intérieur du pays pour la cause du FRAC. L’inexpérience sans doute aidant, il a commis une gaffe. « Le changement que nous voulons n’est pas seulement remplacer Faure par Fabre à la tête du pays. C’est surtout donner du travail aux jeunes, qu’ils puissent bien se soigner… ». Inutile de dire que les propos de M. DJOBO ont été mal accueillis par la foule intransigeante.

C’est Patrick Lawson, le premier vice président de l’UFC qui est venu au secours de l’imprudent orateur. « Tout à l’heure, mon jeune frère DJOBO a dit quelque chose que vous n’avez pas tout a fait saisi. Je voudrais vous livrer le fond de sa pensée. Il a voulu dire que quand notre président élu Jean-Pierre FABRE prendra le pouvoir que vous lui avez donné, ce ne sera pas pour voler l’argent du pays mais le mettre au service de tous les Togolais. »

Et tout rentra dans l’ordre.

Patrick Lawson de continuer :

-Depuis que nous avons commencé cette lutte, avons-nous cassé un seul poteau électrique ?

 Non.

Depuis que nous avons commencé cette lutte, avons-nous porté la main sur quelqu’un ?

 Non

 Avons-nous brulé une voiture ?

 Non

 Oui, nous sommes déterminés. Mais personne ne doit confondre notre détermination avec la violence.

Sur ces entrefaites, le vice président de l’UFC brisa le suspense en appelant à une manifestation le mercredi prochain : « Venez massivement au siège de l’UFC mercredi prochain à 17h. Avec des bougies. Nous allons leur montrer que leur gaz n’aura pas raison de notre détermination. »

Clôturant la manifestation, Jean-pierre FABRE, le « président élu » a affiché la même détermination « Cette fois-ci ça ne passera pas ! »

« Nous vaincrons, pleure une femme dans la foule. C’est Gil (Gilchrist Olympio, ndlr) qui nous trompait. FABRE lui n’a pas fui vers le Ghana. Il est resté avec nous pour défendre notre vote. »

Gnim Atakpama