CAMEROUN : « Le sang des martyrs est une semence de patriotisme »

Manidem - 28/02/2012
Image:CAMEROUN : « Le sang des martyrs est une semence de patriotisme »

Le Sang des Martyrs de Février 2008
Communiqué du MANIDEM

« Jusqu’à ce jour, je ne sais toujours pas pourquoi mon fils a été tué » c’est en substance la réaction dépitée de Mme Jacqueline KOUAM, bayamsellam au marché du quartier Madagascar à Douala et mère du jeune Serge Bertrand TCHUENKAM âgé de 14 ans, tombé sous les balles des forces de l’ordre le 26 Février 2008.

Quatre ans après, ce même sentiment d’abandon et de désarroi mêlé de colère anime la plupart des parents de victimes des émeutes de Février 2008.

Comme chaque année depuis 04 ans, le MANIDEM et tous les patriotes Kamerunais se tiennent aux côtés de ces familles pour commémorer la jeunesse martyre de Février 2008.

La sanglante répression et l’assassinat de 139 compatriotes, jeunes pour la plupart - bilan établi par l’Observatoire National des Droits de l’Homme - lors de ces tristes évènements, ont dévoilé aux yeux du monde entier la vraie nature du régime de Monsieur BIYA. En autorisant ses sbires à perpétrer impunément ce massacre contre son propre peuple, Paul BIYA a démontré à suffisance qu’il n’avait rien à envier aux despotes maghrébins récemment balayés par le « printemps arabe ».

Ce n’est un secret pour personne, depuis 30 ans, concomitamment aux mascarades électorales à répétition, M. BIYA a érigé la violence politique en méthode de gestion du pouvoir. Au Kamerun, les atteintes aux droits humains les plus élémentaires n’épargnent aucune catégorie socioprofessionnelle. La brutalité du régime s’abat aveuglement aussi bien sur les chômeurs que sur les syndicalistes, sur les étudiants comme sur les journalistes.

La caste transethnique de prévaricateurs au pouvoir a complètement verrouillé l’espace économique et politique. Pour sauver un pouvoir impopulaire et en déliquescence, M. BIYA n’a pas hésité à livrer le pays en pâture aux multinationales et fait semblant de lutter contre la corruption endémique et consubstantielle de son régime.

Heureusement, toutes ces décennies de brimades et d’injustices ont façonné les esprits. Plus que jamais, les Kamerunais semblent résolus à prendre leur destin en main. Cela se voit au fil des jours et des mois par des manifestations sur fond de revendications sectorielles et corporatistes, organisées à travers tout le pays.
Ce mouvement n’est pas un simple réflexe de survie d’hommes et de femmes opprimés et affamés, mais un authentique regain de conscience patriotique d’un peuple qui refuse un destin funeste qu’on veut lui imposer. Le signe que nos compatriotes sont prêts à payer le prix qu’imposent la liberté et la démocratisation de notre pays. Cette dynamique sociale qui grandit et se radicalise chaque jour un peu plus, est la réponse des Kamerunais à l’autisme du pouvoir RDPC et Cie, totalement insensible à leur misère.

Pourtant, nul besoin d’être diplômé de l’enseignement supérieur pour savoir que les intimidations et la violence d’Etat n’arriveront jamais à bout d’un peuple déterminé à satisfaire ses aspirations fondamentales. Au contraire, elles aboutissent presque toujours à des révoltes qui apparaissent alors comme la seule issue à l’injustice sociale.

En réalité, l’arbitraire et l’oppression sont des ferments de la résistance populaire. Qui plus est, comme le disait si bien Ernest OUANDIE : « le sang des patriotes est une semence de patriotisme ». En bravant la terreur d’Etat au péril de leur vie, les martyrs de Février 2008 ont écrit en lettres de sang une importante page de l’histoire de notre pays ; ce sacrifice est un semis qui s’est solidement enraciné dans la mémoire collective des Kamerunais et ne tardera pas à germer.

Pour sa part, le MANIDEM pense que le Kamerun mérite un avenir moins chaotique et plus démocratique. Par conséquent, pour inverser le rapport de force politique, nous allons poursuivre la mobilisation populaire, qui demeure le meilleur rempart contre la dictature néocoloniale au pouvoir.

Le MANIDEM dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit !

Fait à Douala le 24 Février 2012

Pour le Bureau Politique du MANIDEM

Pierre ABANDA KPAMA, Président
Valentin DONGMO FILS, Vice-Président
Guillaume NANGA, Secrétaire à l’Organisation

MANIDEM - Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie

Le MANIDEM réaffirme son orientation patriotique, progressiste et panafricaniste. Il réaffirme sa vocation à se placer constamment à l’avant-garde du Combat pour l’Indépendance nationale véritable, aujourd’hui et demain contre le néo-colonialisme et l’éclosion de nouvelles formes d’exploitation et d’oppression.

Il souscrit à tout ce qui peut promouvoir une saine coopération internationale entre les peuples.

Lire les statuts du Manidem

« Le MANIDEM dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit ! »

« Le Manidem a aujourd’hui la certitude que ce qu’il a fait permet d’entrevoir l’avenir du Cameroun avec une nouvelle génération d’hommes politiques, avec une autre façon de faire la politique, plus proche des Camerounais que des réseaux mafieux, régionalistes et étrangers. »

 28/02/2012

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