Génocide : Laurent Serubuga ne sera pas extradé !

14/09/2013
Génocide : Laurent Serubuga ne sera pas extradé !
 14/09/2013

Le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda, CPCR, s’insurge à travers un communiqué contre le refus de la cour de Douai de prononcer l’extradition du colonel des Ex-FAR, Laurent Serubuga réclamé par le Rwanda a’ travers un mandat d’arrêt international adressé à la France.

Le collectif s’interroge sur la suite à donner à cette procédure du Rwanda de continuer à adresser des mandats d’arrêts internationaux aux autorités françaises, après ce énième avis de non-recevoir.

"Comme on pouvait le prévoir, les magistrats de la Cour d’appel de Douai, comme la plupart de leurs collègues en France, on refusé de prononcer l’extradition du colonel Laurent Serubuga réclamé par le Rwanda. Les arguments avancés sont toujours les mêmes et dénotent, chez les magistrats, une méconnaissance totale du Rwanda et de sa justice . Cette décision est un non-événement et on peut se poser la question de savoir si le Rwanda doit continuer à adresser des mandats d’arrêts internationaux aux autorités françaises. Le seul intérêt que nous pouvons y voir c’est que ces demandes d’extradition permettent de parler du génocide des Tutsi en attendant le premier procès d’assises en février prochain à l’encontre de Pascal Simbikangwa, incarcéré à la prison de Fresnes.

L’avocat et la famille de Laurent Serubuga prétendent qu’il « n’y a pas de preuves » de la responsabilité de Laurent Serubuga dans le génocide des Tutsi : c’est une façon pour eux de tromper l’opinion française puisque les magistrats chargés de l’extradition n’ont pas à se prononcer sur le fond.

En refusant d’extrader, les magistrats ne disent pas que les accusations sont infondées : ils déclarent simplement que le prévenu ne bénéficiera pas au Rwanda d’un procès équitable. Pire : ils vont jusqu’à évoquer qu’il ne peut y avoir de rétroactivité dans la mesure où la loi organique punissant le génocide au Rwanda est postérieure au génocide lui-même !" — Alain Gauthier

Le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda, par la voix de son président, Alain Gauthier, s’indigne donc à juste titre de cette décision de la justice française, décision qualifiée de « non événement » tant elle est conforme au traitement réservé jusque-là par la justice française aux présumés génocidaires rwandais résidant dans l’hexagone.


Informations

Pas d’extradition pour Laurent Serubuga : et maintenant ? (Alain Gauthier - CPCR)

Indignation du CPCR après le refus d’extradition de Serubuga (Jean Jill Mazuru - Igihe)